Présentation Il n'est nul besoin
d'être un observateur averti, pour admettre que la caractéristique
la plus apparente du milieu forestier est l'importante réduction
de l'éclairement que l'on y constate. Les forestiers ont, bien
entendu, observé de longue date ce phénomène, en
même temps qu'ils enregistraient les comportements différents
des jeunes arbres du sous-bois, suivant leur espèce, et en fonction
de cette réduction. C'est ainsi que, peu à peu, s'est
constituée, depuis de nombreux siècles, une sylviculture
empirique, où l'on parle beaucoup de "coupes sombres"
et de "coupes claires", et où les espèces ligneuses
sont classées en "essences d'ombre" et en "essences
de lumière". Toutes ces appréciations restant purement
qualitatives. Si l'on admet que l'avancement
de toute science commence à partir du moment où l'on peut
remplacer les mots par des chiffres, on comprend quels progrès
considérables seront réalisés quand on saura, d'une
façon précise, mesurer la lumière sylvestre, et
relier ses variations aux changements de comportement des diverses espèces
ligneuses cultivées. Tels sont les buts de la photologie forestière,
qui n'envisage, du reste, que les radiations naturelles non ionisantes
(de l'ultraviolet proche, à l'extrême infrarouge),
et dont les progrès ont été considérables
ces dernières années. Dans son ouvrage, l'auteur
expose, outre les résultats de multiples recherches personnelles,
les conclusions auxquelles sont arrivés, d'une façon souvent
indépendante, un certain nombre de chercheurs étrangers.
Cet ensemble de théories et d'observations paraît actuellement
assez cohérent, pour qu'une synthèse en soit donnée
; bien entendu, elle ne fait pas le point exhaustif et définitif
sur cette très vaste question, mais elle constitue un tableau,
aussi complet que possible, de l'état, en 1970, de cette discipline
nouvelle. L'ouvrage débute
par des indications générales sur les rapports entre le
rayonnement solaire et les êtres vivants, tels qu'ils ont été
envisagés dans les cosmogonies primitives, puis tels qu'ils sont
expliqués par les dernières théories scientifiques
; le champ d'application de la photologie forestière est alors
sommairement défini. Ensuite, sont étudiés,
classés par catégories, les divers types d'appareils utilisés
dans les observations photométriques, spécialement en
forêt. Diverses considérations théoriques sont développées
à cette occasion. Les résultats chiffrés, obtenus
par un certain nombre d'auteurs, sont alors exposés avec quelques
détails. Les effets physiologiques
partiels du rayonnement solaire sur les diverses fonctions des végétaux
ligneux, tels qu'ils résultent d'études, souvent très
précises, effectuées récemment, sont alors rappelés
(effet photopériodique, germination, croissance, phototropisme,
photosynthèse, respiration et transpiration notamment). Puis, l'on aborde l'étude,
pratiquement très importante, de l'effet global du rayonnement
naturel sur le développement d'un certain nombre d'espèces
ligneuses, résineuses et feuillues, en tentant d'expliquer les
observations effectuées par l'intervention des divers effets
physiologiques partiels, précédemment exposés.
Enfin, et avant une
brève conclusion, sont énumérées quelques
applications sylvicoles de la photologie forestière, qui montrent
que, loin d'être un simple exercice intellectuel, les recherches
photologiques débouchent sur des résultats essentiellement
pratiques. ___ ___ |
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